Notre Patrimoine

Eglise de Chardogne

Le Clocher du villagecoq

    Le clocher actuel n’existe que depuis 1869 alors que l’église elle-même est beaucoup plus ancienne : la partie la plus vétuste du bâtiment date de 1350.
Auparavant, il existait une tour surmontée d’un dôme qui fut démontée en 1804 car elle menaçait ruine. Les travaux furent payés par la vente et la reconnaissance de places dans l’église (les familles les plus riches achetaient
leurs places). Le clocher fut construit avec une flèche octogonale en charpente recouverte d’ardoises et flanquée de deux clochetons. Il culmine à 35 mètres, d’où un magnifique coq indique la direction du vent aux
villageois. On accède au sommet par un escalier en pierre, en colimaçon, comportant 77 marches.
Mais le clocher était alors beaucoup plus haut que la nef de l’époque, si bien que l’ensemble était assez disgracieux. La commune décida alors de relever la nef pour accorder l’ensemble.
En 1877, Nicolas Maxe, horloger à Bar le Duc fabrique une horloge à deux cadrans qui sont posés sur les faces ouest et sud du clocher, pour un coût de 1 300 francs. La dernière restauration du clocher date de 1987.

 


 

Les Ponts Du Village

Chardogne._Pont_-_Fonds_Berthelé_-_49Fi1877-116   En 1780 est construit le pont de Froide Val (pont près de la Fontaine) mais l’entrepreneur ne respecte pas le cahier des charges et utilise des matériaux ordinaires en lieu et place des pierres de roche prévues. Le pont présente une fragilité et la commune refuse de payer les travaux. Elle réclame la démolition du pont.
Après plusieurs expertises, en 1787 la justice refuse cette démolition et, en 1792, la commune doit payer les travaux, la somme étant diminuée puisque les matériaux n’étaient pas conformes au devis.
A la suite de la campagne de Napoléon 1er, le village fut occupé par les troupes russes en 1815. Le pont de Froide Val fut alors très dégradé et dut être reconstruit en 1820. Le pont fut rebâti avec des pierres de taille et des pierres de bloc de Chardogne.
Il est composé de deux arcades de huit pieds chacune. (Le pied est une ancienne mesure de longueur équivalant à 33 cm environ). Ce pont est très important car situé sur la principale voie de communication qui mène de Vaubécourt à Bar le Duc. A l’époque, la circulation se faisait à pied ou en charrette, on prenait donc le chemin le plus direct et non celui qui menait à la route Mussey.

Pont Chardogne


Les Calvaires

Les croix stationnales ou calvaires témoignent de la foi religieuse d’autrefois :

calvaire    Aux Rogations, fêtes liturgiques qui s’échelonnaient sur trois jours avant l’Ascension, le curé et la procession des paroissiens traversaient le territoire de part en part et s’arrêtaient aux croix pour bénir les près et les champs. Chaque journée était dédiée à un type de culture : prés, champs, vignes. C’est pourquoi les croix devaient dominer les près et les champs. Lors des fêtes du 15 Août, les femmes décoraient des reposoirs, dont le calvaire au centre du village, avec des fleurs récoltées par les enfants. L’ensemble des habitants participait à la procession qui se déroulait l’après-midi. Les entrées et sorties de village pouvaient être matérialisées par des croix qui permettaient aussi, lors de grosses chutes de neige, de retrouver la bonne direction.

   Ces croix rappellent aussi au voyageur qu’il n’est que de passage sur terre et que la vraie vie est ailleurs : c’est un lien entre le monde physique et le monde spirituel. De nombreuses croix ont été édifiées lors des épidémies de choléra. L’une d’elles sévit à Chardogne en 1832, entraînant de nombreux décès.
Actuellement, à Chardogne, il reste trois calvaires :

-l’un au carrefour centre du village, il date du XIXéme siècle.
-un autre sur la D2, à la sortie du
village vers Louppy sur Chée. Il fut érigé en 1836 par les soins du curé Quentin et d’un propriétaire du village.
-le troisième à la sortie sud du village, sur le GR14, au carrefour des chemins de Massepré et de Fossé.
Ce dernier calvaire est pourvu de sculptures en bas relief sur les quatre
faces du fût : 3 on peut voir les instruments de la passion du Christ mais aussi les outils indiquant quels artisans travaillaient dans le village ou quelles cultures étaient pratiquées.
Ainsi, le voyageur arrivant à Chardogne savait quels services il pourrait trouver.
On remarque que ces trois calvaires sont alignés le long d’une voie Nord-Sud, allant de Vaubecourt à Bar le duc. C’était en effet une voie très fréquentée à l’époque où les déplacements se faisaient surtout à pied et où l’on essayait d’emprunter le chemin le plus court pour aller d’un endroit à un autre. Les voyageurs ne faisaient pas le détour par la route de Mussey pour aller à Bar le Duc mais empruntaient l’actuel chemin de Massepré.


Le Lavoir

lavoir    La plupart des lavoirs ont été construits au cours du XIX ème siècle pour deux raisons :
-A la révolution, les communes acquièrent leur autonomie budgétaire ; elles gèrent elles- mêmes leurs dépenses et recettes.
– Et surtout, on prend conscience de l’importance de la salubrité publique et des principes élémentaires d’hygiène.
Le 3 décembre 1851, sous Napoléon III, l’assemblée législative vote un crédit de 600 000 francs pour subventionner à hauteur de 30% la construction de lavoirs publics.
Lorsqu’elles construisent ces lavoirs, les communes sont souvent soucieuses de prestige et veulent montrer l’entrée de la modernité dans le village. La bâtisse doit impressionner, elle montre la prospérité de la commune.
A Chardogne, le lavoir tel qu’on le connaît date du XIXème siècle, mais il existait bien avant, peut-être sous la forme d’une simple fontaine. Dans un texte de 1744, un maçon, Edmond Pemogot, signale qu’il vient de restaurer le lavoir de Chardogne. A l’époque de la révolution, le maire interdit aux citoyens de laver les pommes de terre, les tripes et tripailles dans le lavoir. Le contrevenant est condamné à une amende de trois francs, à régler de suite. Notre lavoir est fait de pierres de taille et de moellons. Sa toiture à quatre pans est soutenue par une grosse charpente en chêne. Ses deux bassins sont alimentés par plusieurs sources non captées, si ce n’est par de l’argile bleue. Elles ne semblent jamais avoir tari même si leur débit peut être très bas dans les périodes degrande sécheresse.
Le lavoir occupait une place importante dans la vie du village. On peut encore voir, à droitede l’entrée centrale, un creux arrondi dans lequel devait être logé le baromètre communal, consulté régulièrement par les paysans.

lavoir    Les laveuses étaient nombreuses, la population du village ayant dépassé les 600 âmes au XIX ème siècle. Les premières arrivées se plaçaient au plus près de la source, les dernières devant se contenter des eaux savonneuses des autres, ce qui pouvait provoquer quelques « crépages de chignons » !
C’était aussi un lieu éminemment social où l’on échangeait les dernières nouvelles. Un dicton chardonnerais ne disait-il pas : « Si vous voulez tout savoir, allez au lavoir… ». Mais les hommes n’étaient pas en reste qui se retrouvaient chez le maréchal-ferrant ou dans les cafés du village…